Au Resto du coeur

Publié le par marc

 

 

 

 
















Vingt ans oh temps lumineux printemps fraternels petites mains dans la main à l’atelier de confection nous brodions des dentelles en chantant pour les demoiselles d’honneur d’Avignon et d’ailleurs tout était limpide à vingt ans.

Un matin les machines se sont tues De files d’attente désabusée en aiguilles inutiles j’ai poussé la porte d’un marchand de sommeil quatre cent euros pour des murs décrépits une chambre comme un tiroir à cafard

Que reste-t-il pour ma pomme jusqu’à la lie toute ma honte est bue Des rats qui me rongent pauvre cloche mes nippes dépareillées

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Le vent soufflait en rafales La ville entière pliait l’échine Trois petits cochons se débattaient dans un abri de planches et le méchant loup comme une houle Soufflait, soufflait Hou ! hou ! mugissait-elle Hou ! hou ! hurlait-il de concert ils tenaient les murs de planches et de chiffons à bras le corps pour que la cabane aux canailles ne  s’envolât pas en serrant les dents en se serrant les coudes l’union fait la force à la force des poignets ils l’ont tenue retenue soutenue malgré leurs doigts gourds contre les assauts du monstre en  furie un vrai bulldozer pourtant la masure de bric et de broc ne valait pas un clou ne valait pas une brique  mais c’est leur abri n’en déplaisent au loup à la houle à la foule des promoteurs à tout ce qui  rugit à tout ce qui vomit elle est toujours debout  ils peuvent bien revenir s’époumoner de plus belle ils sauront à qui parler…

                        Nous sommes les trois petits cochons si forts que le loup en tremble encore !

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Ah les fêtes je déteste Toutes ces lumières Dans les vitrines Obèses obscènes obscur Je n’ai pas un radis en poche Pour le vingt-cinq du mois Pas même une crèche Mais une somme de désespoir Et aussi une blague à tabac-on peut bien s’ fendre la pipe avant d’se la casser- Du papier à cigarettes Et la flamme chétive d’une allumette Un être humain est- il  au monde Mon bon Monsieur Pour cette vie de chien…

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Je veux en finir Je veux mourir Marmotte-t-elle Dans un sanglot Sa tête brune Se recroqueville Dans la molle coquille De son manteau

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 Je m’appelle Mustapha Mousse pour les intimes qui savent combien ma langue est douce Je suis un kabyle du sud de l’Algérie mon beau pays sans avenir Voilà trois ans J’ai quitté ma montagne Ses cailloux le désert qui avance Je rêvais de Paris De la belle vie De claires fontaines

                        Et je suis  à Dunkerque

                                                          Au

                                                                fond

                                                                           d’un

                        ………………………………………ravin…….

Des orphelins De Coluche de Gandhi Et de mam Bâ

                    On s’en balance On s’en moque Du Tiers comme du Quart

                            Au diable la fracture sociale La frange infâme L’ignoble fange On préfère le Dakar

                            Le sable chaud A tous les diables les indigènes Des républiques schizophrènes

                            Ou bananières

                            A  quand la baisse des prix de l’or noir Pour remplir le ventre pansu 

                            De nos automobiles Aux étals radieux            
                            De  nos temples  Dégénérescence                                                                                                   

                            Mais demain  A ce jeu de dupes Il faudra bien changer la donne.         

                                                                      

 

 

                            

 

                      

                            

 

                        

                            

 

                           

 

 

 

 

 

Publié dans récits

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